Organisée par le Think Tank européen Sport et Citoyenneté, la FFF et l’IRIS, la rencontre « Sport et Éthique » a réuni le 3 avril 2019 les forces vives du sport français pour débattre d'un sujet majeur, en présence d'une centaine de participants. Fondement des politiques sportives, l’éthique permet de porter les valeurs positives, inhérentes au sport. Il s’agit de préserver l’esprit et les valeurs du sport souvent mis à mal, mais aussi de promouvoir par le sport des valeurs sociales contemporaines.
Et il y avait du beau monde autour de la table pour débattre du sujet : Laura Georges, secrétaire générale de la FFF ; Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) ; Joël Delplanque, président de la FF Handball ; André Giraud, président de la FF Athlétisme ; Bernard Giudicelli, président de la FF Tennis ; Arnaud Flanquart, président du Conseil national de l’éthique (CNE) de la FFF et Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).
Pour Denis Masseglia "sans éthique, pas de sport !", alors que Bernard Giudicelli ne veux pas être naïf et privilégie "le résultat à tout prix", tandis que Joël Delplanque préfère mettre en avant "une exigence collective librement acceptée, dans un climat de défiance généralisée".
Tatiana Vassine, avocate spécialisée en droit du sport, a éclairé le débat sur le concept d’éthique sportive qui concerne diverses notions plurisectorielles, de la gouvernance des fédérations jusqu’à la corruption, en passant par les discriminations et la préservation de l’intégrité sportive.
Lors des échanges avec l’assistance, Eric Thomas, président de l’AFFA, n’a pas manqué de relever que la démocratie est sans doute l’un des meilleurs moyens de garantir l’éthique d’une fédération. Prenant l’exemple de la FFF, il s’est interrogé sur son mode électoral. En effet, tous les 4 ans, la FFF désigne son Comité directeur par la voix de seulement 216 grands électeurs censés représenter 2 200 000 licenciés… soulignant au passage le décalage immense avec l’aspiration actuelle d’une société avide de transparence et de justice. Aujourd’hui, le poids des 40 clubs professionnels est de 37 % des voix à la FFF, alors que les 14 000 clubs amateurs ne disposent d’aucune voix.
Eric Thomas a conforté le rôle et la légitimité des présidents de Districts et de Ligues notamment lors des élections à la FFF, mais il a insisté sur le formidable travail sportif, social et citoyen des dirigeants bénévoles et des éducateurs anonymes au sein des clubs amateurs, missions qui doivent être mieux reconnues par la FFF, concluant son propos par un vibrant : "Nous voulons devenir des citoyens de notre sport !"
Plus tôt, Tatiana Vassine avait affirmé tel un leitmotiv : "Il n’y a pas de propositions éthiques, il n’y a que des actes éthiques." A chacun de passer désormais des bonnes intentions aux actes…
Félicitations à Laurent Thieule, président et Julian Jappert, directeur du Think Tank Sport et Citoyenneté pour l’animation et la qualité du débat !