Pour ceux qui ne l'auraient pas reçue, voici le texte de la Newsletter envoyée jeudi 18 juin 2020.
Les erreurs peuvent encore être réparées lors de l’Assemblée fédérale du 26 juin
Tours, le 18 juin 2020
Cher(e)s ami(e)s du football,
Dès le 2 avril, l’AFFA a essayé d’engager un dialogue constructif avec la FFF pour bâtir le football de demain, essayer qu’il ne ressemble pas à celui d’hier.
Peine perdue, quatre courriers successifs (2, 14, 25 avril et 29 mai) et toujours aucune réponse de la FFF.
Une fois de plus, notre fédération affiche son absence totale de considération vis-à-vis du « foot d’en bas ». La maison football continue de brûler et nos dirigeants regardent ailleurs. Annonçant une aide dérisoire de 10 € par licencié pour nos 15 000 clubs quand la Fédération Française de Rugby propose 124 € par licencié pour ses 1 900 clubs, la FFF ne se montre pas à la hauteur des enjeux qui sont devant nous avec la crise économique et sociale.
Avec vous, nous avons décidé d’entrer en résistance et de nous battre contre l’arbitraire, l’injustice et l’abandon de notre fédération.
Malheureusement, malgré l’ensemble de nos arguments et la solidité de notre dossier, le Conseil d’Etat ne nous a pas donné raison. Le même magistrat qui a annulé les descentes de Toulouse et Amiens n’est pas allé au bout de sa logique pour le football amateur. Il faut dire que le rendez-vous du Président de la FFF avec le Président de la République, à l’Elysée le 10 juin, veille de la décision, constitue peut-être un début d’explication…
Or, la FFF vient de convoquer une Assemblée Fédérale le 26 juin. Les clubs souhaitent être entendus par les grands électeurs pour qu'à cette occasion, ceux-ci puissent utilement débattre et présenter des amendements significatifs aux modifications réglementaires fixées par le Comex des 16 avril et 11 mai 2020.
Les choix du Comex ont engendré des situations d'injustice et d'inégalité sportive conduisant à une inéquité de la compétition disputée, avec des championnats amateurs joués en moyenne à 57 % et de nombreuses compétitions inférieures à 40 % de matchs disputés.
Par exemple : pour la ligue du Grand Est, les poules de R3 sont à un ratio moyen de 42 % de matchs joués, les districts Alsaciens affichent des ratios inférieurs à 40 % de matchs joués, on tombe à 28 % dans la Marne, 35 % dans les Vosges, 31 % dans les Ardennes, 38 % dans l’Aube, 25 % en Artois, 32 % dans les Flandres, 34 % dans la Somme, 32 % pour la Seine-Maritime, 19 % pour la Seine-et-Marne, ou encore de 18 % à 28 % pour la Côte d’Opale, de son côté le district du Tarn-et-Garonne affiche un ratio moyen de 45 % de matchs joués.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et les ignorer c’est bafouer les principes qui fondent le sport : respect des règles, dépassement de soi, équité sportive, considération des pratiquants…
Nous contestons fermement les relégations qui concernent plus de 1 500 équipes !
L'Assemblée Fédérale du 26 juin 2020 doit permettre, tant à la FFF qu'aux Ligues et Districts, de réparer les erreurs et adopter des dispositions tenant compte des circonstances exceptionnelles afin de répondre à un sentiment profond d'injustice. A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle !
Le district de Seine-Maritime vient de prendre une décision forte en gelant toutes les relégations de ses championnats départementaux. Au nom du football amateur, j’ai exprimé mon total soutien devant cette décision courageuse et respectueuse des valeurs du football. Hélas, plutôt que d’essayer de comprendre la situation vécue par les clubs, la FFF a employé ses méthodes habituelles : menaces et intimidations.
Des méthodes dignes d’une dictature. Or, on ne dialogue pas avec une dictature, on la combat.
Pourtant, tout reste possible. C’est pourquoi, j’encourage vivement les dirigeants des très nombreux clubs qui soutiennent notre démarche à contacter leurs Présidents de districts et Présidents de ligue pour les inviter à suivre l’exemple de la Seine-Maritime.
Faites entendre votre colère légitime et n’oubliez jamais que les instances sont à la disposition des clubs et pas l’inverse. Les erreurs peuvent encore être réparées.
Par ailleurs, toutes tendances politiques confondues, le nombre des élus qui nous soutiennent est impressionnant et ne cesse de croitre. Ainsi, le 16 juin, l’AFFA a été auditionnée en visioconférence, par les sénateurs dans le cadre d’une mission d’information sur le fonctionnement et l'organisation des fédérations sportives. Nos remerciements à Jean-Jacques Lozach, Sénateur de la Creuse et Président de cette mission, ainsi qu’à tous ses collègues pour leur écoute et leur soutien en faveur du sport amateur.
Désormais, la FFF est la seule fédération de sports collectifs à permettre les relégations. Pourquoi ajouter du malheur au malheur dans cette triste période ?
De nombreux internationaux sont désormais à nos côtés : Christophe DUGARRY, Luis FERNANDEZ, Rio MAVUBA, Ludovic OBRANIAK, Emmanuel PETIT…
Aujourd’hui, Les clubs ne marchent plus seuls !
Bien sportivement,
Eric THOMAS
Président de l'AFFA