A l’occasion de la rencontre entre le Président de la République et le Président de la Fédération Française de Football vendredi 4 novembre 2016, l’Association Française de Football Amateur tient à souligner le manque de soutien et de projets en direction du sport amateur, alors que les grands évènements et les investissements sont considérables, en France, en faveur du sport professionnel et particulièrement du football :
- Organisation de l’Euro 2016 de Football : 2 milliards de fonds publics en faveurs de 10 grands stades et exonération des taxes et impôts pour les sociétés organisatrices liées à l’UEFA. En contrepartie de ces avantages, aucune place en faveur des bénévoles du foot d’en bas pour assister à la compétition !
- Organisation de la Coupe du Monde 2019 de Football féminin.
- Organisation d’une grande Conférence sur le sport professionnel français et remise d’un rapport comportant 67 préconisations.
- Vote d’une loi sur le statut du sportif de haut niveau et création du Pacte de performance.
- Candidature de Paris aux Jeux Olympiques 2024.
- Adoption par le Sénat, en 1ère lecture, le 26 octobre 2016 d’une proposition de loi visant à préserver l'éthique du sport, à renforcer la régulation et la transparence du sport professionnel et à améliorer la compétitivité des clubs.
Dans le cadre de cette proposition de loi, les représentants de l’AFFA ont tenté de réaffirmer le rôle social et citoyen du football et de faire entendre la voix du « football d’en bas ». Les nombreuses difficultés du terrain (désengagement des bénévoles, contrôles URSSAF incessants, normes excessives…) ont été évoquées, ainsi que la situation des clubs amateurs asphyxiés par la pression financière et administrative qui ne cesse de s’accroitre. Rappelons que le club est l’expression vivante du sport, alors qu’il est considéré comme la variable d’ajustement permanente. Le racket des clubs de football amateurs par les instances est devenu insupportable ! Ainsi, plus de 3 000 clubs amateurs ont déposé la clé sous la porte, particulièrement dans le monde rural, lors des 3 dernières saisons.
Messieurs les Présidents, pourquoi vouloir toujours prendre aux amateurs pour donner aux professionnels ?
A l’occasion du débat sur la proposition de loi visant à préserver l'éthique du sport, à renforcer la régulation et la transparence du sport professionnel et à améliorer la compétitivité des clubs, Monsieur Gaëtan Gorce, sénateur de la Nièvre, a déposé un amendement « pour attirer l'attention sur les dysfonctionnements de certaines fédérations sportives, la fédération française de football en particulier, où une quarantaine de représentants de clubs professionnels décident de tout, en lieu et place des quelque 15 000 présidents de clubs amateurs. Leur influence est manifestement exorbitante. Ces inégalités sont criantes, alors que le financement des clubs amateurs est de plus en plus difficile à assurer sans l'aide des collectivités territoriales. L'on peut aisément affirmer aujourd'hui, en paraphrasant la fameuse formule de Sieyès à propos du tiers-état, que pour le sport les clubs amateurs sont « tout », qu'ils n'ont « rien » été jusqu'à présent dans les fédérations et qu'ils aspirent à devenir « quelque chose » ! »
Messieurs les Présidents, pourquoi les clubs amateurs n’ont-ils pas le droit de vote lors des élections à la FFF, au même titre que les clubs professionnels ?
Plus préoccupés par vos réélections respectives et plutôt que de stigmatiser le football et les footballeurs, Messieurs les Présidents, donnez-nous les moyens de notre émancipation et de notre épanouissement, à commencer par la démocratie !
Eric THOMAS,
Président de l'AFFA